L'Eglise son histoire, sa restauration
S
on histoire est détaillée dans la première partie historique ci-dessous. Dans la deuxième partie sont abordés les travaux réalisés au cours des trois phases de restauration.
Ici l'église dans son état actuel, grâce à une visualisation 3D.
Cliquez sur l'église pour pouvoir vous déplacer autour, utilisez la molette pour agrandir.
Un mystère historique
Au XIe siècle décision est prise d’implanter une nouvelle église en bas, dans le creux de la vallée. Pourquoi une telle décision ? Trop de monde pour la petite église primitive ? Menaçait-elle ruine ? On sait que non puisqu’elle ne disparaît définitivement qu'au début du XIXe siècle. Alors : pourquoi une deuxième église ?
Et quel nom portait elle ? Sainte-Colombe ?
Le mystère s’épaissit.
L’église est construite à l’aube du XIIe siècle. Au même moment que l’abbaye de Saint Ferme, des églises d’Esclottes et de Dieulivol. Les décors, les chapiteaux sont même parfois attribués au même sculpteur, sculpteur tellement spécifique qu'il est même rapidement appelé le « maître de Saint-Ferme ».
Pour l’instant aucune indication ni quant au nom du commanditaire, ni quant au nom de la nouvelle église, ni quant au nom de la paroisse. Des recherches historiques plus approfondies sont en cours.

Une histoire mouvementée
Au fil des siècles l’église est passée au travers des bruits du monde. Épidémies de peste, d’où la petite porte dite des lépreux. Guerre de Cent-Ans, guerres de religion dont les murs gardent la trace rouge des incendies,…
Tous ces événements ont affecté la bâtisse. Les murs, la charpente en portent encore les preuves. Plusieurs visites épiscopales racontent l’état dégradé, l'ensemble est tellement ruiné qu'elle est même interdite pendant quelques années au cours du XIXe siècle. De nombreuses restaurations sont ensuite intervenues. Toujours au XIXe siècle et sous l'influence des restaurations entreprises par Viollet-Leduc, un grand vitrail est implanté dans le chœur. Pour ce faire, les deux chapiteaux de part et d'autre du vitrail sont sciés et une voûte est créée.
Puis viennent des restaurations d'urgence, on rafistole au ciment, on fait du mieux que l'on peut... mais l'essentiel est atteint : l'église survit.
Un autre volet s'ouvre dans les années 2020 : la restauration de l'église.
L’église Saint-Cloud à
Sainte-Colombe-de-Duras
Une implantation ancienne
Il était une fois un joli vallon entouré de forêts et au creux duquel coulait un petit cours d’eau. Les conditions idéales pour l’établissement d’un premier groupe d’humains, des chasseurs-cueilleurs. Ils s'installent alors sur le haut du coteau et avec eux leurs dieux. Un temple ? Un simple autel ? Avec l’arrivée du christianisme, une première église est bâtie et prend le nom de Saint-Jean-d’Anzas.

Une seule certitude
L’église de Sainte-Colombe n’est pas sous le vocable de la petite sainte Colombe mais bien sous celui de saint Cloud. Pourquoi ? Nul ne le sait réellement.
La légende veut que le choix ait été fait pour une raison plutôt triviale. La sainte est fêtée le 31 décembre or les villageois auraient préféré fêter la nouvelle année et auraient demandé de changer pour saint Cloud.
Nouveau mystère : Saint Cloud se fête le 7 septembre. La date de la fête traditionnelle de Sainte-Colombe est fin août, la fête de la prune. Faut-il y voir la réminiscence de la fête de saint Cloud ? À quelle époque le changement s’est-il opéré ? Qui a décidé? Et à quelle période la nouvelle paroisse a-t-elle pris le nom de Sainte-Colombe ? Le mystère s'épaissit…
La seule certitude est bien que Sainte-Colombe est devenue Sainte-Colombe-de-Duras après la création des départements en 1808.

LA RESTAURATION DE L'EGLISE
Depuis de nombreuses années, l'état de l'église devenait préoccupant.
Pour une petite commune, restaurer un monument tel qu'une église est une tâche impossible... mais personne ne leur avait dit !
Seul le portail avait été inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 7 janvier 1926. Impossible donc d'obtenir des subventions pour l'église. La première adjointe, sur les conseils avisés de l'architecte des Monuments Historiques du département, Philippe Gonzales, et de son adjoint, Christian Airaud, a pris son bâton de pèlerin et a monté un dossier complet afin d'obtenir le classement intégral de l'église.
Après de longues démarches et de volumineux dossiers, cela fut fait le 4 décembre 2008.
Cela ouvrait tous les possibles, ou presque, pour l'étape suivante : la restauration...

Mais le temps court vite... La restauration est passée au second plan.
La municipalité a changé. Michel d'Incau, après plusieurs mandats, s'est retiré et c'est le nouveau maire, Sylvie Wojciechowski-Goulard, qui a ré-ouvert le dossier.
Tout le monde s'y est mis ! Les conseillers municipaux ainsi que des bénévoles, des amoureux du patrimoine se sont retrouvés et ont commencé par nettoyer, ranger, bichonner,...



La première tranche de restauration a débuté en 2021. Et cela devenait urgent...
Grâce aux aides de l'Etat (via la DRAC), de la Région et du Département, la première tranche a pu être entreprise.
L'état de l'ensemble de l'édifice devenait inquiétant.
Au cours des restaurations effectuées durant les décennies précédentes, des plaques de ciment avaient servi à "rafistoler" les vieilles pierres. Or le ciment est acide et corrode la pierre qui se dégrade rapidement. Ces plaques de ciment se décrochaient peu à peu du mur-clocher et tombaient sur la toiture et dans le cimetière, rendant sa fréquentation dangereuse.
La toiture ainsi endommagée par les chutes de ciment s'ouvrait en autant de gouttières. La semaine précédant le début de la restauration un abat de pluie a occasionné une inondation de l'église d'une dizaine de centimètres d'eau à l'intérieur du bâtiment. Il était temps...

La première tranche a donc compris plusieurs actions :
- la reprise de l'intégralité de la partie haute du clocher-mur par les tailleurs de pierre, avec retrait des plaques de ciment, changement des pierres abîmées, re-jointage,... un travail colossal... sous la houlette des experts de l'entreprise Moron, des tailleurs de pierre de Dordogne,
- la réfection de l'intégralité de la toiture, par l'entreprise Valent,
- la restauration des peintures murales qui avaient été fortement abîmées par les écoulements de pluie sur les murs, par Alain Lacoste et l'Atelier 32, du Gers,
- la restauration du grand vitrail, par Muriel Goupy, maître verrier de Sainte-Foy-la-Grande,
- la mise aux normes de l'électricité à l'extérieur de l'église par l'entreprise Lafont, de Castelculier.

La restauration de la grande peinture murale du fond de l'église par l'Atelier 32.
Cette œuvre originale de Jean-Michel Charpentier, datant des années 90, représente la région de Sainte-Colombe et l'annonciation faite à Marie.

Sainte Colombe dans son cachot

La grande peinture murale relatant la vie de sainte Colombe. Dégradée, la couche de plâtre se décollait du mur. Elle est maintenant restaurée et entame une nouvelle vie.
L'histoire de sainte Colombe rapporte qu'une jeune-fille noble, fuyant l'Espagne en raison des persécutions faites aux chrétiens, connut le martyre le 31 décembre 274 à Sens.
Après avoir échappé à la mort dans l'arène, à un viol car sauvée par un ours, à un incendie ordonné par l'Empereur Aurélien, elle est finalement décapitée à la fontaine d'Azon, près du village de Saligny. Ses reliques reposeraient dans une chasse de la cathédrale de Sens, après avoir connu de nombreuses vicissitudes.
Muriel Goupy, maître verrier de Sainte-Foy-la-Grande, a restauré le grand vitrail de l'église.
Les années passant avaient conduit au décollement partiel du vitrail et chaque bourrasque de vent le mettait en péril. Après une restauration extrêmement minutieuse et réussie, le vitrail a retrouvé sa place dans le chœur.


2023 a été consacré aux montages des dossiers pour la tranche 2.
De nouveau plusieurs financeurs sont venus apporter une aide indispensable à cette restauration. L'Etat a accordé une aide spécifique, la DSIL, puis la DRAC, la Région, le Département et la Fondation de la Sauvegarde de l'Art Français.
Et c'est ainsi qu'en 2024 la deuxième tranche a pu démarrer.
Au programme :
- la restauration ou le remplacement de toutes les pierres extérieures abîmées par les siècles et les soubresauts de l'histoire, y compris le bas du clocher-mur, le mur du cimetière et le portail, toujours par les tailleurs de pierres de l'entreprise Moron,
- la pose des trois petits vitraux latéraux, créations originales de Muriel Goupy
- la mise aux normes de l'électricité à l'intérieur de l'église par l'entreprise Polo de Bergerac